INFRA 2013
19e édition
2 au 4 décembre 2013
Centre des congrès, Québec
Conférencière: Marie Lessard, Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal
Nées d’une sensibilité croissante aux dégâts causés par l’implantation des autoroutes dans le tissu urbain, de nouvelles approches de conception et de réhabilitation des voies urbaines rapides tentent d’intégrer les qualités sociales du boulevard traditionnel à ces voies. On fait ainsi cohabiter la circulation locale et celle de transit, le transport individuel et collectif, la circulation motorisée et les autres modes de déplacement. On combine des logiques fonctionnelle et sociale en améliorant la relation entre le domaine public et l'espace riverain privé et en intégrant la route dans son milieu d’insertion, profitant même de plus en plus de l’opération routière pour requalifier ce dernier. Ce type de projet urbain ne fait toutefois pas partout l’unanimité, tant du côté des concepteurs et décideurs que de celui des citoyens, d’où l’intérêt d’en documenter les caractéristiques, effets et modalités de conception et de réalisation.
Trois cas sont utilisés à cet effet. Il s’agit des boulevards des Maréchaux à Paris, dont le réaménagement a permis d’accueillir un tramway, du Big Dig (le Central Artery/Tunnel and Corridor) à Boston, où l’autoroute surélevée a été remplacée par une voie rapide souterraine au-dessus duquel ont été aménagés une série de parcs, et du boulevard Octavia à San Francisco, où une autre autoroute surélevée a été remplacée par un boulevard urbain où se côtoient des voies réservées au trafic rapide et d’autres à la circulation locale. Ces cas démontrent des degrés différents d’intégration du projet d’infrastructures à un projet plus vaste de quartier ou d’agglomération; ils illustrent aussi divers types de concertation entre les citoyens, organismes et instances publiques locales et supra-locales et entre les acteurs du milieu routier et ceux de l’aménagement.