INFRA 2014
1er au 3 décembre, Palais des Congrès, Montréal
Biographie de la conférencière : Pascale Biron, Université Concordia
Madame Pascale Biron, Ph. D. est hydro-géomorphologue et professeure au département de géographie, urbanisme et environnement, Université Concordia. Elle a obtenu son doctorat en géographie à l’Université de Montréal en 1995. Depuis 1998, elle est professeure au département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia. Ses travaux de recherche portent sur la dynamique de l’écoulement des rivières, sur l’érosion des berges, sur l’impact des interventions humaines sur les cours d’eau en milieu agricole, sur la restauration des cours d’eau pour l’habitat du poisson, sur la modélisation numérique et les systèmes d’information géographique. Ses travaux de recherche sont publiés dans des revues nationales et internationales touchant les domaines de l’hydro-géomorphologie, de la gestion environnementale, du génie hydraulique et de l’écologie. Elle a dirigé le projet de recherche sur l’espace de liberté, financé par Ouranos, de 2011 à 2013, et a donné de nombreuses présentations sur ses résultats aux gestionnaires de cours d’eau des MRC, à différents ministères et aux organismes de bassin-versant.
Résumé de la conférence
La gestion des cours d’eau basée sur les concepts hydrogéomorphologiques d’espace de liberté consiste à définir l’espace nécessaire pour que les processus naturels de mobilité et d’inondabilité puissent opérer. L’espace de mobilité est défini à partir des taux de migration des cours d’eau mesurés à l’aide de photographies aériennes historiques. La délimitation de l’espace d’inondabilité nécessite une combinaison de mesures sur le terrain telles que la topographie, les cicatrices laissées par la glace sur les arbres, des changements dans la végétation ou dans la taille des sédiments, afin de définir les zones fréquemment ou moins fréquemment inondées. Cet espace inclut aussi les milieux humides riverains.
Contrairement à la délimitation traditionnelle des zones inondables, basée sur une analyse statistique des débits historiques, l’approche hydrogéomorphologique définit des zones inondables en fonction des niveaux réellement atteints par le cours d’eau soit en eau libre ou lors d’embâcles de glace. De plus, cette méthode tient compte du fait que les rivières ne sont pas statiques dans le temps, et que leur lit peut s’inciser par endroit, des sédiments peuvent s’y déposer, ou leurs berges peuvent s’éroder. L’espace de liberté, qui correspond à la somme des espaces de mobilité et d’inondabilité, est d’une largeur variable et tient compte de la dynamique des cours d’eau.
La méthode de cartographie proposée identifie :
- la zone minimale dont le cours d’eau a besoin pour permettre aux processus fluviaux et écologiques d’opérer
- la zone fonctionnelle qui représente des crues de plus grande magnitude et une érosion à long terme.
Une gestion par espace de liberté permet de rendre les systèmes fluviaux plus résilients aux perturbations d’ordre climatique ou anthropique.