Congrès INFRA 2020
30 novembre au 2 décembre - Édition virtuelle
Biographie des conférenciers
Dominic Frigon:Prof. Frigon est professeur agrégé de génie de l'environnement au Département de génie civil de l'Université McGill (Montréal, Canada). Il est diplômé en microbiologie de l'Université McGill, et a un doctorat en génie de l'environnement de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign (États-Unis). En utilisant la métagénomique et la modélisation mathématique, ces travaux portent sur les procédés biologiques pour la récupération des ressources de l’eau et la sécurité microbiologique des biosolides. Les projets actuels de son équipe incluent le suivi par les eaux usées de la COVID-19 et de la résistance aux antibiotiques, et le développement de procédés innovants pour produire des biomatériaux et de l’énergie à partir de déchets tout réduisant la contamination des biosolides. Pour la pandémie de COVID-19, il est membre du comité consultatif du Réseau canadien de l’eau, il coordonne un groupe de 13 du regroupement québécois CentrEau, et il modère la discussion sur l’épidémiologie par les eaux usées sur le site CanCOVID assemblant les scientifiques de tout le Canada.
Peter Vanrolleghem est un bio-ingénieur et PhD en technologies environnementales de l’Université de Gand (Belgique). En 2006 il est immigré au Québec comme titulaire de la Chaire de recherche du Canada en modélisation de la qualité de l’eau. Il est professeur au département de génie civil et de génie des eaux de l’Université Laval. Son équipe, modelEAU, focalise sur la modélisation de systèmes d’eau à différentes échelles : La StaRRE, le système réseau-traitement-rivière, les bassins versant. Les problèmes étudiés sont les nutriments, les gaz à effet de serre et les contaminants d’intérêt émergent.
Il est actif au sein des organisations internationales œuvrant dans le domaine de l’eau : il a été membre du Conseil d’administration de l’International Water Association (IWA) et au sein du Water Environment Federation (WEF). En février 2019, il a été nommé directeur de CentrEau, le centre interdisciplinaire de recherche sur la gestion de l'eau du Québec.
Résumé de conférence
Les infrastructures urbaines de distribution d’eau potable et gestion des eaux usées sont depuis 2000 ans au centre de l’action de la santé publique pour prévenir les maladies infectieuses et augmenter le bienêtre des populations. L’avènement de l’économie circulaire appelle l’industrie du traitement des eaux usées à se réformer pour récupérer les ressources perdues au bout des tuyaux. Cependant, l’information sur la population que contient les eaux usées demeure une ressource sous-estimée. La récupération de cette ressource d’information pour comprendre l’état de santé de la population est appelée l’épidémiologie par les eaux usées. Les succès les mieux connus de cette approche sont la détection d’éclosions de poliomyélite pour assurer son éradication et le suivi de la consommation de drogues illicites. L’épidémie de COVID-19 est présentement au centre du développement de l’épidémiologie par les eaux usées puisque le virus qui la cause (SARS-CoV-2) est quantifiable dans les eaux usées. Ainsi, leur analyse promet de permettre à la santé publique une meilleure gestion proactive. De plus, des eaux usées archivées ont aidé à comprendre l’initiation d’épidémies locales. Plus que la COVID-19, des approches d’épidémiologie par les eaux usées sont en développement pour suivre les maladies entériques, la résistance aux antibiotiques, d’autres maladies respiratoires comme la grippe saisonnière, et le niveau d’obésité dans la population. Donc, l’épidémiologie par les eaux usées fournit une nouvelle opportunité pour développer les infrastructures urbaines de gestion des eaux usées et renouveler le partenariat de l’industrie avec la santé publique. La présentation discutera des opportunités et des défis de ce nouveau partenariat.