Congrès INFRA 2020
30 novembre au 2 décembre - Édition virtuelle
Biographie de la conférencière
Sandrine ROUSIC, ingénieure divisionnaire des Travaux Géographiques et Cartographiques de l’État, est cheffe de projet en conception multimodale au département aménagement des territoires du CEREMA établissement public d’état, opérateur du ministère, depuis une dizaine d’années. Spécialiste en Transports Durables et en Infrastructures, elle travaille sur les sujets de la multimodalité des autoroutes urbaines et de la voirie locale, l'organisation des réseaux de transports collectifs dont le développement des transports par câbles urbains. Elle a participé notamment à l'élaboration des guides français de recommandations relatifs à la conception des voies réservées bus et covoiturage sur les autoroutes, et accompagne les services de l’Etat et les collectivités sur leurs projets d’aménagements en faveur des modes alternatifs à la voiture au niveau national et local (Aix-Marseille, Corse, Outremers). Elle travaille actuellement à l'élaboration de la doctrine sur les pôles d’échanges sur autoroutes. Depuis 2020, elle est secrétaire francophone du Comité TC 2.1 - Mobilité en milieu urbain de l'Association PIARC (Association Mondiale de la Route).
Résumé de conférence
Depuis une dizaine d’années, les pratiques du vélo en France ont profondément évolué avec des progressions très importantes mais très localisées. En lançant en 2018 le Plan national vélo et mobilités actives et renforcé avec la Loi d’Orientation des Mobilités (2019), l’Etat français a l’objectif de multiplier par trois l’usage du vélo, pour atteindre 9 % des déplacements en 2024. Malgré le fort développement affiché ces dernières années, le bilan montre un certain retard par rapport aux autres pays européens : la part modale vélo avoisine les 3 % en France alors que la moyenne européenne est de l’ordre de 9 %.
En France, les mesures de confinement imposées par la pandémie entraînent une baisse exceptionnelle des déplacements tous modes confondus et une désertion de la voirie par les véhicules motorisés, laissant la place à de nombreuses opportunités de rééquilibrage de l’espace public.
A la sortie du confinement le 11 mai, il est souhaitable que de nombreux français choisissent le vélo ou la marche comme moyen de déplacement pour leurs trajets quotidiens, car il s’agit de modes capacitaires permettant une distanciation physique entre les usagers, à l’inverse des transports collectifs où la densité importante est à éviter.
Les mesures strictes sur la mobilité et la distanciation physique imposées par la COVID-19 ont permis une prise de conscience immédiate des acteurs publics français sur le besoin de donner les moyens techniques et financiers rapidement pour favoriser les modes actifs à la sortie du confinement. L’objectif premier était bien de permettre aux citoyens de se déplacer en toute sécurité mais cela a donné l’opportunité d’expérimenter des villes plus apaisées avec un nouveau partage de l’espace public. Pour soutenir cet élan, le Cerema, établissement public d’état, opérateur du ministère, a publié dans l’urgence deux guides express sur les aménagements temporaires qui permettent de faciliter et de sécuriser les déplacements à pied ou à vélo, et répondent au besoin actuel de distanciation physique dans les espaces publics nécessaire durant la pandémie. Le Cerema expert en ingénierie, accompagne les services de l'Etat et les collectivités.
De nombreuses villes européennes sont dans la même démarche et la France est le seul pays européen noté 5/5 en ce qui concerne les mesures prises en faveur du vélo pour la sortie du confinement.
Malgré un trafic routier revenu à la normale pendant l’été, la nécessité de distanciation physique perdure cet automne et la volonté reste forte de développer la part modale vélo en milieu urbain comme en rase campagne en France, avec l’objectif d’atteindre la moyenne européenne de 9 % de part modale vélo à horizon 2024.