Congrès INFRA 2018
19 au 21 novembre
Biographie du conférencier
Youssef Diab est professeur à l’Université Paris Est et directeur scientifique de l'École des ingénieurs de la Ville de Paris. Il est spécialiste de génie urbain. À ce titre, il a créé et dirigé le Laboratoire Génie Urbain, Environnement et Habitat. Il a dirigé le master génie urbain de l’UPE jusqu’à 2015 et préside le comité consultatif Villes de Demain du Commissariat Général à l’Investissement en France. Il a participé à la création de plusieurs programmes de formation et de recherches sur l’innovation urbaine en Amérique du Nord et en Asie. Ces recherches sont à l’interface entre sciences de l’homme et les sciences de l’ingénieur. Il s’intéresse particulièrement aux relations entre génie urbain et développement urbain durable. Il s’intéresse aussi aux questions de prospectives et d’innovation urbaine. À ce titre il a animé le programme de recherche Paris 2030 de la ville de Paris. Il est l’auteur de plus de 100 publications.
Résumé de conférence
La maquette numérique s’est rendue indispensable dans les nouveaux appels municipaux à des projets urbains. Les projets les plus complexes, à l’échelle de l’opération d’aménagement, mobilisent de plus en plus le BIM (Building Information Modeling) dès la conception jusqu’à la réalisation des travaux. Le BIM joue un rôle clé pour assurer l’ambition environnementale des projets qui vise à réduire au maximum son impact carbone, par la performance énergétique, la production d’énergie renouvelable et pas des matériaux bas carbone, ici principale de la pierre taillée. En lançant réinventer Paris, la ville de Paris souhaitait stimuler la R&D dans la profession immobilière et faire le lien entre les acteurs de l’immobilier et l’écosystème urbain d’innovation. Le bâtiment et l’infrastructure numérique est un levier majeur : ils se sont rendus indispensables, comme outil essentiel pour le dialogue entre les parties prenantes et pour coordonner des équipes pluridisciplinaires d’un projet urbain. Les ingénieurs jouent un rôle important dans cette démarche. Un autre aspect lié au numérique pour la ville de demain concerne le besoin de nombreux métiers de la ville de visualisation en 3D. Déjà pour tout ce qui concerne l’aménagement de l’espace public, les services utilisent des vues immersives, par exemple pour la gestion des espaces verts, et des arbres, pour les autorisations de terrasses ou encore pour la définition des espaces de livraisons. C’est une étape avant le développement d’un véritable système d’information géographique (SIG) en 3D. Ce SIG 3D est un outil formidable pour faire dialoguer des maquettes en BIM de bâtiment, d’infrastructure (notamment le réseau urbain) et l’ensemble des objets de l’espace public. Demain la maquette numérique de l’espace public sera un bien commun, qui facilitera la circulation des véhicules connectés et autonomes, et de tous les autres objets mobiles robotisés qui pourront se multiplier dans nos villes. Le BIM va devenir un outil de maîtrise des coûts essentiel pour la conception et l’exploitation des bâtiments. Il sera indispensable aussi pour absorber les surcouts de la performance environnementale. Enfin, pour produire et rénover les bâtiments avec des matériaux bas carbone, nous devons structurer et massifier les filières de matériaux bio sourcés et de réemplois. Grâce au nouveau Plan Local d’Urbanisme de Paris, de plus en plus d’opérations intègrent l’emploi de matériaux bio sourcés locaux, tel le bois, la paille, le chanvre. Ce sont des informations importantes pour les labels comme pour les citoyens qui attendent des bâtiments exemplaires. Dans cette communication, des exemples concrets de Paris seront présentés pour démontrer l’importance de cette évolution sur la conception et la gestion de nos villes.