INFRA 2014
1er au 3 décembre, Palais des Congrès, Montréal
Biographies des conférenciers : Michèle St-Jacques, École de technologie supérieure et Yves Brosseaud, Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux
Ingénieur diplômé de l'École Nationale Supérieure des Arts et Industries de Strasbourg, Yves Brosseaud, ingénieur et directeur de recherche, IFSTTAR, Nantes, France, dispose d'une expérience de près de 35 ans dans le domaine des matériaux et techniques routières. Il est actuellement Directeur de Recherche, chargé de mission pour les matériaux bitumineux, et des expertises routières, dans le département matériaux de l’Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR, ex LCPC). Il exerce ou a eu des fonctions très variées dans le domaine du suivi des techniques de chaussées, de la recherche sur les matériaux bitumineux de chaussées, de l’évaluation et de la mise au point des matériels d’analyse des chaussées, de l’expertise des ouvrages routiers, de l’évaluation de nouvelles techniques, des actions de normalisation française et européenne, de coopération technique à l’étranger et de la formation des étudiants dans les facultés ou écoles d’ingénieurs. De par sa longue expérience et sa polyvalence, M. Brosseaud est considéré comme un « ingénieur spécialiste du domaine routier international ».
Ingénieure et professeure au département de génie de la construction de l'École de technologie supérieure, Michèle St-Jacques est spécialisée dans le domaine du génie routier. Elle compte parmi ses champs d’activités les matériaux routiers, la sécurité routière, les routes et les aménagements routiers. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux enrobés colorés, aux enrobés tièdes, aux bitumes, à la signalisation, à la circulation, au transport urbain, aux carrefours urbains, aux boulevards urbains, au bruit routier et au partage de la route entre les différents usagers, toujours dans des optiques de sécurité routière et de développement durable. Elle a œuvré plus de 15 ans dans l’industrie et comme expert-conseil, notamment en infrastructures urbaines. Elle a dirigé, réalisé ou participé à de nombreuses études de faisabilité, d'opportunité, d'impacts et d'implantation relatives à ces domaines, ainsi qu'à la conception et à la préparation de plans et devis.
Résumé de la conférence
Depuis une dizaine d’années, les préoccupations d’ordre environnemental ont conduit à rechercher des solutions techniques répondant aux critères du développement durable. En France, les entreprises de travaux publics s’engagent à réduire les conséquences sur l’environnement des travaux routiers, par le réemploi de tous les «déchets» de la route, la réduction des GES, les économies des matériaux non renouvelables, l’usage éco-calculateur. Le recyclage des anciens enrobés dans de nouvelles fabrications répond à ces préoccupations.
Le savoir-faire technique n’est pas nouveau, puisque les premières applications industrielles à des taux élevés (50% de recyclés) et à des températures réduites (110 à 120°C) se sont faites au début des années 1980. Un historique du recyclage des enrobés en France sera fait. Un portrait de l’utilisation de cette technique dans les pays européens sera dressé. Une synthèse de l'enquête 2010 de l'AIPCR, sur l'emploi des matériaux bitumineux recyclés, complètera ce tour d’horizon au niveau mondial.
Les contraintes et spécificités liées au recyclage en milieu urbain seront passées en revue, comme l’identification de la ressource des anciens enrobés; la présence de matériaux indésirables (amiante, goudron); le potentiel de « recyclabilité » du bitume ancien; les études préalables; les études de formulation des enrobés recyclés; les modifications sur les centrales de fabrication, fonction des taux de recyclage visé.
Les grandes agglomérations urbaines, comme Paris, Lyon, Lille, Nantes et Strasbourg se mobilisent pour tendre vers le zéro déchet sur les chantiers routiers urbains. Une vue générale des progrès réalisés ces dix dernières années pour tendre vers ces objectifs sera présentée.
L’intérêt du recyclage n’est plus à démontrer, mais il nécessite le suivi d’une méthodologie appropriée et l’établissement d’un certain nombre de recommandations techniques. Il nécessite aussi la poursuite des recherches sur le multirecyclage et la durabilité de ces matériaux recyclés. Ces aspects seront abordés dans les conclusions.