INFRA 2014
1er au 3 décembre, Palais des Congrès, Montréal
Biographie du conférencier : Étienne Foulon, INRS-ETE
Au Québec, l’approvisionnement en eau de certaines villes comme Saint-Hyacinthe est déjà mis en défaut quantitatif alors que la variation des paramètres qualitatifs peut expliquer un risque potentiel de contamination du consommateur final. La modélisation hydrologique distribuée, couplée à la modélisation climatique, est un outil qui permet d’évaluer l’impact quantitatif des changements climatiques sur un bassin versant. L’objectif de cette étude est de vérifier si des indicateurs météorologiques (dérivés des données de précipitation et température) permettent de prédire, sans modélisation hydrologique, six indicateurs de crue et d’étiage (Qmax, Qmin;7j, Qmin;30j – hivernaux et estivaux).
Les précipitations et les températures journalières de 89 scénarios climatiques sont données au modèle hydrologique HYDROTEL pour simuler les débits journaliers des rivières Yamaska et Bécancour au Québec de 1961 à 2100. Les indicateurs hydrologiques sont extraits de ces débits et pour chacun d’eux, l’indicateur météorologique qui permet d’expliquer une plus grande partie de la variabilité est retenu. Les indicateurs météorologiques ont été déclinés sous différentes formes et fréquences. Ainsi, la différence entre la demande climatique cumulée sur quatre mois explique, pendant le calage, 69 % de la variabilité des débits d’étiage estivaux sur sept jours. Tous scénarios du MRCC confondus, les indicateurs retenus expliquent respectivement 38 % et 60 % de la variabilité des indicateurs de crue et d’étiage sur les deux bassins.
Les résultats de cette étude ont finalement permis de montrer qu’une évolution des indicateurs hydrologiques peut être détectée par l’évolution concomitante des indicateurs météorologiques. L’utilisation de plusieurs simulations climatiques a été nécessaire afin de correctement identifier les tendances et d’indiquer que les évènements estivaux sont le plus à risque pour l’alimentation en eau potable (augmentation des crues, diminution des étiages). La mise en place d’un outil technique simple de lutte contre le changement climatique et d’augmentation de la résilience des municipalités représente l’une des retombées majeures de cette étude.