INFRA 2015
François Proulx est directeur de la Division de la qualité de l’eau au Service de l’environnement de la Ville de Québec. Il est détenteur d’un B. Sc. et M. Sc. en chimie. Il a d’abord travaillé dans le domaine analytique au laboratoire de génie sanitaire du Québec. En 1999, il devient chef d’équipe du laboratoire à la Ville de Québec, puis directeur de division en 2002. Entre-temps, il obtient un diplôme de deuxième cycle en gestion de l’environnement de l’Université de Sherbrooke. En 2009, il obtient un doctorat à l’École supérieure en aménagement de l’Université Laval. Le titre de sa thèse est : Goûts, odeurs et perception relatifs à l'eau potable.
Manuel J. Rodriguez est titulaire de la nouvelle Chaire de recherche CRSNG en gestion et surveillance de la qualité de l’eau potable de l’Université Laval. Il professeur titulaire à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ESAD) où il enseigne dans le domaine de l’environnement. Il est membre régulier du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD) de l’Université Laval. Le professeur Rodriguez a dirigé une cinquantaine d’étudiants au doctorat, à la maîtrise de recherche et au postdoctorat ainsi que de nombreux étudiants à la maîtrise professionnelle. Les résultats de ses recherches ont été publiés dans plus de 110 articles de périodiques scientifiques avec comité de lecture et présentés dans environ 250 conférences et ateliers à l’échelle nationale et internationale.
Résumé de la conférence
Les scénarios envisagés prévoient une augmentation de la fréquence et de l'intensité d’évènements climatiques extrêmes. De ces changements résultera une augmentation des taux d'évapotranspiration, d'étiage sévère et d'inondation. De telles conditions impacteront inéluctablement la quantité et la qualité de la ressource eau, la performance des filières de production et de distribution de l'eau potable ainsi que la quantité d'eau disponible pour les citoyens. Par exemple, l'élévation de la température moyenne de l’eau conduira à une diminution de la teneur en oxygène dissous entraînant une augmentation du taux de dissolution de certains métaux dans l'eau brute. L'augmentation soudaine des débits des cours d'eau se traduira, quant à elle, par une augmentation des solides en suspension, un entrainement plus important, par le ruissellement, de certains contaminants (le phosphore par exemple) ainsi que par un accroissement de la fréquence des débordements d'ouvrages de surverse dans les bassins versants des prises d'eau potable. Il est aussi à prévoir que ces évènements pourraient induire une montée du nombre de floraisons de cyanobactéries dans les lacs ainsi qu’à une hausse de la salinité dans la prise d’eau située dans le fleuve Saint-Laurent. À terme, il y aura probablement davantage d’évènements de contaminations microbiologiques et chimiques qui impacteront les prises d’eau potable.
Conséquemment, les changements climatiques constituent de grands défis pour la Ville de Québec; notamment en ce qui a trait au traitement et à la distribution de l’eau potable (colmatage des filtres, présence accrue de micropolluants, recroissance bactérienne en réseau, gestion des sous-produits de désinfection). D’une part, la Ville de Québec met en application les préceptes de l’approche multibarrières pour gérer les conséquences des changements climatiques : protection du bassin versant des sources d’eau potable, optimisation de l’efficacité des procédés de traitements et surveillance accrue des changements de la qualité de l’eau dans le réseau de distribution. D’autre part, la Ville met en œuvre une stratégie de conservation de l’eau et un programme de gestion des fuites en réseau pour assurer une gestion efficiente de la demande en eau potable afin d’adresser les enjeux relatifs à la disponibilité de l’eau potable dans les prochaines années. La conférence portera sur l’expérience de la Ville de Québec en matière d’adaptation aux changements climatiques et sur sa collaboration avec la Chaire CRSNG en gestion et surveillance de la qualité de l’eau potable de l’Université Laval.