INFRA 2015
Madame Marie-Claude Besner est ingénieure en recherche et développement et analyse de risque à la Direction de l’eau potable du Service de l’eau de la ville de Montréal depuis 2013. Elle a une formation d'Ingénieure en génie civil et possède une maîtrise et un doctorat de l’École Polytechnique de Montréal. Elle a d’ailleurs occupé des postes d’associée de recherche et de chercheure à la Chaire Industrielle CRSNG en Eau Potable à l’École Polytechnique pendant plusieurs années. Elle a effectué un stage d’études post-doctorales de 2 ans à l’USEPA, l’agence de protection environnementale américaine à Washington (DC) où elle a été impliquée dans la définition des besoins en recherche permettant de mieux évaluer les risques pour la santé publique associés à la dégradation de la qualité de l’eau en réseau de distribution. Elle est l’auteure de près d’une vingtaine d’articles scientifiques touchant à ce sujet et a présenté ses travaux à de nombreuses conférences.
Résumé de la conférence
La Direction de l’eau potable (DEP) du Service de l’eau de la Ville de Montréal opère six usines de traitement qui alimentent en eau potable près de 2 millions de personnes, desservies par un réseau de plus de 4300 km de conduites. Depuis 2006, la DEP a investi 625 M$ pour la mise à niveau de ses infrastructures. Elle doit donc réaliser et gérer plusieurs travaux de construction, autant aux usines que sur le réseau de conduites principales, et ce, tout en maintenant une alimentation adéquate en eau potable aux citoyens.
Cependant, la réalisation de travaux majeurs peut contribuer à compromettre la qualité ou la quantité de l’alimentation en eau potable si un ou une série d’incidents survient. En effet, un avis d’ébullition préventif a dû être émis à 1,3 million de personnes lors de travaux à l’usine Atwater en mai 2013.
À la suite de cet événement, la DEP a développé une procédure où un comité d’experts internes révise et approuve la réalisation de toutes les interventions planifiées pouvant compromettre la qualité ou la quantité de l’alimentation en eau potable. Le chargé de projet doit rédiger un rapport incluant les risques possibles pour la qualité de l’eau et la quantité fournie, les mesures de mitigation et les contrôles à mettre en place pour chaque risque identifié. Les rôles et responsabilités ainsi que la chaîne de communication entre intervenants doivent être clairement définis. L’analyse de risque est alors débattue par notre comité d’experts composé du chef d’exploitation (usine ou réseau selon la nature du projet), de deux chefs de section et d’un ingénieur spécialisé en analyse de risque. À ce jour, le comité a révisé près de 50 projets.
Cette présentation mettra en évidence
- les défis à relever lors de la réalisation de travaux majeurs;
- et une méthodologie permettant de réduire le risque de compromettre la qualité/quantité d’eau fournie lorsque des travaux majeurs aux infrastructures d’eau potable sont réalisés.